jeudi 9 avril 2009

La Grande magie me tente bien

Je ne sais pas si c'est un effet du printemps tout neuf mais le buzz autour du théâtre est bien plat ces jours-ci : à croire que tous les accros de la toile et du rideau rouge ont déserté leur PC pour les terrasses de café ! A force de fureter, j'ai peut-être trouvé une perle : une pièce de Filippo de Eduardo qui se joue à la Comédie Française. Les trop rares critiques sont excellentes, même celle du Monde, c'est dire... Voici l'intrigue en quelques mots : dans une station balnéaire où tout le monde s'ennuie, au cours d'un spectacle un peu minable, Otto Marvuglia, un magicien sur le retour, fait disparaître la femme de Calogero di Spelta, laquelle profite de ce stratagème pour s'enfuir avec son amant. Comble de l'humiliation, Marvuglia fait croire au mari cocu, devant tout le monde, que sa femme est désormais enfermée dans une petite boîte. En décidant d'accepter la suggestion parfaitement insensée de l'illusionniste, di Spelta va livrer un combat contre l'inévitable déchéance de son existence. Non, sa femme ne l'a pas trompé. Oui, elle est enfermée dans une boîte. Tout l'ordre du monde peut alors s'inverser.
J'ai envie d'aller voir cette pièce : le sujet n'est pas banal, c'est une comédie (on en a besoin en ce moment, rappelez-vous "du pain, des jeux", voir mon post d'il y a quelques jours), et elle se donne dans un endroit que j'adore, qui est un peu ma madeleine de Proust. C'est à cette magnifique vieille dame que je dois le plaisir que je prend aujourd'hui à aller au théâtre. Mes parents m'ayant fait pour mes 13 ans le cadeau magnifique d'un abonnement aux matinées de la Comédie Française, cadeau qu'ils ont renouvelé pendant des années tellement j'aimais ces rendez-vous avec la perfection de ces textes qui se détachent parfaitement dans le silence d'une salle attentive, avec la fascination pour le jeu des acteurs, pour les jeux de scène et l'émerveillement devant les décors. Et puis, le charme désuet des salons, les huissiers à chaîne qui me disaient "vite, vite Mademoiselle" tandis que je grimpais l'escalier quatre à quatre jusqu'au poulailler, 2è rang, face à la scène où je retrouvais MA place. Juste à temps, pour avoir le plaisir de voir une fois encore les lumières baisser tout doucement et nous plonger dans la pénombre, de voir le rideau se lever lentement, dévoilant des acteurs immobiles, comme frappés par un enchantement, s'animer dans un ensemble parfait quand un deuxième rideau translucide, celui-là, se levait.
Allons voir si la magie opère toujours !
Vous pourrez trouver des avis sur Evene (voir rubrique Mes sites pour choisir une pièce). Le Figaroscope a classé cette pièce dans ses favoris... les critiques ne vont pas tarder à fleurir.
Pour réserver, allez sur le site de la Comédie Française, leur interface de réservation est remarquable.

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