Je suis allée voir LA pièce dont on parle tant, dont j'avais tellement entendu de bien que j'avais peur d'être déçue. Eh bien, je le confirme, cette pièce jouée par ces acteurs est vraiment un monument théâtral : un incontournable à voir absolument.
L'histoire est la suivante : Mazarin est au faîte de son pouvoir, il se sent vieillir et se hâte d'achever l'éducation du jeune Louis XIV, en achevant son dernier coup de maître. Il négocie la paix avec l'Espagne (la guerre dure depuis 30 ans) en échange du mariage du roi avec l'infante. Il lui faudra maintes ruses diplomatiques et obtenir du roi qu'il renonce à son amour pour Marie Mancini.
Geneviève Casile joue une reine de France tellement pétrie de grandeur et de sens de l'Etat que sa sensibilité de femme se dissout toute entière dans la politique. Adrien Melin est parfait dans son rôle de jeune monarque qui peine à murir et à trouver sa place entre ces deux émules de Machiavel que sont Mazarin, son parrain et son premier ministre, et la reine sa mère. Claude Rich est extraordinaire de subtilité. Ce rôle de ministre retors, qui confond sans cesse ses intérêts avec ceux de l'Etat, lui va comme un gant. Il s'amuse visiblement à mettre en scène les arcanes intemporelles de la politique. Nombreuses sont les répliques qui sont terriblement actuelles (j'ai tellement aimé cette pièce que j'ai trouvé le texte dans la revue L'Avant-scène, je mettrai des citations dans un prochain post). J'ai retrouvé dans cette pièce et dans le jeu des acteurs les finesses et l'atmosphère du fameux Souper de Jean-Claude Brisville jouée par Claude Rich (déjà un Talleyrand mémorable) et Claude Brasseur (bluffant en Fouché).
Je n'ai pas parlé de Bernard Malaka, très bon aussi, qui campe un Colbert, serviteur modèle de l'Etat, parfaitement désintéressé, et qui finit par maneuvrer (lui aussi) pour se placer.
Un dernier mot pour les très beaux costumes, est-ce exprès que Colbert et le valet de chambre (personnages les plus souvent seuls avec Mazarin) sont en noir, face à un Mazarin en rouge dans la dernière partie de la pièce où il achève son dernier éclat d'homme d'Etat ? Il faudra que je me plonge dans les livres de M. Pastoureau pour retrouver la symbolique de ces couleurs et de leur opposition.
Allez-y, courez-y si vous le pouvez. La pièce se donne encore au Théâtre Montparnasse, rue de la Gaîté.
jeudi 26 mars 2009
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