La Musica deuxième

Je déteste les mois de juin tout comme je déteste les mois de décembre d'ailleurs, ces mois d'hystérie où tout le monde se lance dans une activité frénétique pour tout boucler avant les vacances. Comme si la vie s'arrêtait à la fin du mois. Et comme le tout ne suffit pas, on en rajoute : un dîner par ci, un pot par là, les inscriptions pour l'année prochaine, les corvées toujours repoussées qu'on ne peut plus repousser encore. Vivement le mois de juillet que cette folie se calme. Et justement pour profiter en juillet de ce début d'été à Paris, je vous propose de suivre une conversation dont le récit m'a touchée.

Un homme et une femme se retrouvent seuls dans un bar d’hôtel. Ils ne se sont pas revus depuis 4 ans. Ils ont divorcé dans l'après-midi. Ils ont une nuit pour solder leur passé, une bonne fois pour toute, tordre le cou à ce reste d’amour qui les ronge. Avec ses mots ciselés comme des scalpels, Marguerite Duras tranche au fond des cœurs à la manière d’un médecin légiste sur un corps encore chaud. Elle mène l’enquête comme un polar, sous la forme d’un interrogatoire où chacun est tour à tour victime et coupable. Un chef d’œuvre qui fut une obsession pour Marguerite Duras : "Vingt ans que j’entends ces voix brisées, défaites par la fatigue de la nuit blanche…"

La Musica deuxième se joue au Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre au Lard dans le 4è, les mercredi et jeudi à 21h30, jusqu'au 23 juillet. Plus d'information et réservation sur le site du théâtre.